Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, despuis le partement de monsieur de Truchenus, je n’ay receu
2que votre letre du XXII du passé par l’home d’Aurenge, pour response de laquieulle je
3n’ay à vous dire grand chose, vous ayant par mes précédantes
4satisfait, mesmes sur le fait de Saint-Sernin, à quoy il faut
5prouvoir si l’ons ne se veult résoudre et ne faut
6alléguer qu’il n’y a aucun édict qui contreygne de vivre
7catoliquement car l’ons ne peult ignorer l’intension
8du roy mesmes et le dret de ceulx qui possèdent
9le bien ecclésiastic, car il n’y en ha ung seul qui n’en
10soit frustré au moins qui ne fait profession de la
11relligion nouvelle au découvert ; et si est certein
12qu’il y en ha qui se sount voulus catoliser qui ni
13sount receus, j’entens en la jouisance de leur
14bien. Je ne vous dis rien de monsieur de Valance que l’ons pourroit alleguer car son
15absanse tient cest affaire plus couvert, et ne scai
16comme il s’i conduira. Monsieur, il faut sur ce prandre une
17finale résolution et suis en une peine extreme de ce que
18ne l’entens tieulle que désirerois. J’ay, avec mon nepveu,
19présenté la votre à monsieur le légat qui se contante
20infinyment de vous et loue [le] trètement qu’il a receu
21par le Daulphiné. Pour revanche, il dit désirer avoir moien
22de s’emploier pour vous. Quand à votre fait de Grane, il
23est accordé au rolle. Les letres en sount depechées
24et viens présantement en parler à monsieur de Biraguo pour
25les seler, ce que libéralement m’a accordé. De ma
26plusvalue de Jaunage, j’ay délaié cest affaire pour avoir
27advis s’il faudroit adresser les letres à messieurs
28des comptes de Grenoble ou de ceste, veu enfin
29monsieur le présidant Balhi mesme, qui vous est fort
30affectionné, et autres, m’ont dit qu’il souffit les
31adresser et faire intériner à Grenoble, don ay
32esté très ayse. J’espère dans peu de jours vous
33envoier le tout. Par monsieur de Maniquet, vous
34aurés heu de nous letres et sceu de nous nouvelles
35et comment il a balhé cent lt à monsieur Besson
36et IIIIc à mon nepveu. Je vous ai ausi escript comment
37avois désja fourni du mien VIc lt à mondit nepveu.
38[v] Je vous assure que je me treuve bien court, et si ne sommes
39à demi accomodés pour le voiage de La Rochelle, monsieur
40de Roysse me doibt à la fin de ce mois XVc lt ;
41mais pour ce que lui doibs fournir enquores quelques
42pièces que j’atans heure par heure, je ne m’assure
43pas trop sur lui. Je suis tousjours ausy sur l’atante
44de quelque debte de monsieur de La Roche. Dans quelques
45jours, je verrai que ce sera et vous donrrai de tout advis.
46L’ons parle diversement dudit voaige de La Rochelle,
47je ne vois pas qu’avant la fin de janvier yl y aie
48grand moien de s’i acheminer, toutefois l’ons parle
49de séjourner à Orléans, Blois et autres lieux
50et si a l’ons voulu bruire que l’ons pourroit aller plustot
51ranger les affaires en Languedoc que nous tenons
52ici n’en aller guières bien. L’ons y a voulu dire ausy que
53monsieur de Monbrun y estoit allé pour chef et que
54le Montélimard avoit estre surprins. Je n’ay creu ni
55l’ung ny l’autre. Mon nepveu vous escript la
56résolution qu’il peult tirer de monsieur le prince pour la
57chatelenie de Grane. Il se porte bien et mon
58nepveu Baltezar et tous ses compagnons, Dieu merci,
59lequel vois prier vous donner,
60Monsieur, en santé heureuse et longue vie,
61me recomandant très humblement à vous bones
62grâces. De Paris, ce XII decembre.
63Votre à jamais très humble
64et très obéissant frère.
65De Simienne
66L’ons tient pour certein que monsieur de La Noue est
67dans La Rochelle, ayant dehors trois de la vile en
68hostage que Dieu veulhe qu’il puisse négocier
69quelque chose de bien pour le servisse
70du roy. Il est sorti hors
71ung cappitaine La Vigne, bon home de guerre
72parmi eux, pour tenir le parti du roy.
73Je vous ay si-devant escript comment le
74fait de Sanxerre est passé.